LE5 RUES DE DAKAR DÉFILENT PAR LA FENÊTRE
du car-rapide et l'étudiante ne les voit pas. La camionnette bâchée à douze places arbore fièrement sur ses flancs orange et bleu: transport en commun public de voyageurs. Des yeux et des fleurs peints, quelques recommandations à Dieu, la protègent mieux des accidents que sa mécanique lunatique. Les cars-rapides sont de bonne volonté mais ils n'ont pas de freins, prévient l'humour local. La fumée du gas-oil empeste, s'infiltrant par les trous du plancher et l'ouverture de la portière toujours battante. Samba est parti, remâche l'Étudiante étrangère. Trois semaines sans son regard, c'est plus de temps qu'ils n'en n'ont passé ensemble. Un des apprentis flotte comme un drapeau accroché à la portière du véhicule. L'autre, sévère, demande le paiement de leur parcours aux derniers arrivés. La tôle aboie et geint, malgré l'application du conducteur à choisir les meilleurs trous de la chaussée - à défaut de pouvoir les éviter (selon l'autre formule consacrée).